Sensibiliser pour mieux protéger, tel aurait pu être le slogan de l’action menée par DI Environnement en novembre dernier.
La démolition d’un bâtiment amianté en plein cœur d’un quartier sensible était prévue, alors avant toute opération, les opérateurs ont tenu à faire de la prévention sur le risque amiante.
Quartier des Moulins, à Nice. DI Environnement, spécialisée dans le désamiantage, a pour mission de désamianter un bâtiment voué à la démolition.
Rien d’extraordinaire jusqu’ici, les processus ont été étudiés et les équipes étaient en place. C’était sans compter les éventuels problèmes de sécurité liés au quartier. « Nous ne pouvions pas nous permettre d’avoir un problème de sécurité sur le chantier et encore moins qui provienne d’éléments extérieurs, alors nous avons pris l’environnement en compte pour sécuriser au maximum le site », explique Hugo Rosati, Directeur Général de DI Environnement. Un « enjeu » puisque le bâtiment contenait une grande quantité d’amiante et pas moins de 3 000 m2 d’enduits extérieurs ce qui a contraint les équipes à mettre le bâtiment « sous cloche ».
Les ados face à l’amiante
« C’est important d’aller au-devant de la population locale et le plus tôt possible pour ce type de chantier », assure le Directeur Général.
L’initiative de l’équipe de désamiantage était donc d’instaurer un dialogue entre les jeunes du quartier afin de les sensibiliser aux risques amiante.
L’association de quartier « Adam », qui aide les jeunes pour l’insertion professionnelle, a proposé à DI Environnement de participer à l’élaboration d’activités pour ces jeunes âgés de 11 à 14 ans. Chapeautés par les opérateurs, ils ont alors entrepris un nettoyage des environs du site et du quartier et les opérateurs leur ont expliqué l’intérêt du confinement et les risques qui en découlent.
Les jeunes de l’association ont ensuite été récompensés par une sortie karting. « Nous avons également proposé de faire un tag, avec l’association “ Eveil ton art ”, sur les palissades du chantier pour entériner notre collaboration », se souvient Hugo Rosati. Pour lui, une population sensibilisée répond plus favorablement à l’installation d’un chantier tel que celui-ci.
Une réflexion sur un métier à risques
Cette action à destination des jeunes a également été bénéfique pour DI Environnement, allant même jusqu’à la « prise de conscience » sur le rôle des désamianteurs en matière de prévention.
Hugo Rosati ne compte pas s’arrêter là et imagine la création de mini-forums de l’emploi ou encore la multiplication d’opérations avec des associations de quartier : « Il faut que la profession sensibilise et fasse découvrir la problématique amiante, cela nous sera bénéfique, car au-delà du risque, il est également important de montrer la polyvalence du métier, en pleine professionnalisation, et l’enjeu de santé publique qu’il représente », assure le directeur.
Déjà, sur certains chantiers de déplombage, « où les normes sont plus flexibles que pour le désamiantage », DI environnement fait parfois appel à des contrats de chantier : « Les chantiers de déplombage représentent des similitudes avec le domaine de l’amiante, les nouveaux collaborateurs s’habituent rapidement au port des EPI et souhaitent même évoluer par la suite dans le désamiantage. »
Pour le chantier de la poste de Colbert à Marseille, quinze personnes ont été recrutées et se tournent maintenant vers cet univers.
« Nous gagnerions tous à mieux communiquer sur notre métier. Nous susciterions moins d’inquiétude et plus de vocations », conclut le Directeur Général.
Source : Dimension Amiante Janvier – Février 2018. Par Andréa Devulder.